L’ENTRETIEN DU MATÉRIEL DENTAIRE EN QUELQUES LIGNES
Il est vrai que certaines personnes préfèrent éviter d’aller chez le dentiste par peur des instruments et notamment du plus célèbre : la fraise.
Cette peur pour certaines personnes trouve parfois son origine à cause des instruments, plus précisément au niveau de leur entretien.
On associe rapidement l’enchaînement des patients dans un cabinet au manque de propreté des instruments.
Comment font-ils pour enchaîner les patients sans nous transmettre de germes dangereux pour notre santé ?
Les cabinets dentaires et, plus généralement tous les métiers liés à la santé doivent respecter des mesures d’hygiène spécifiques visant à assurer la sécurité des patients.
Dans le cas des dentistes, l’ensemble de leur matériel et plus précisément le matériel rentrant en contact avec des plaies, des liquides tissulaires ou encore des cavités buccales rentrent immédiatement dans ce qui est appelé la chaîne d’asepsie.
On peut résumer cette chaîne en 5 étapes distinctes, mais complémentaires :
Étape 1 : Décontamination
La décontamination est une opération au résultat momentané qui permet d’éliminer, de tuer ou d’inhiber les micro-organismes.
Le but de la décontamination est de :
- Décoller et émulsionner les matières organiques
- Diminuer la population initiale des micro-organismes présents sur les instruments
- Faciliter le nettoyage ultérieur
- Protéger le personnel lors des manipulations des instruments
- Éviter la contamination de l’environnement
En général, le dentiste dépose ses instruments sur plateau qui est amené dans une aire de stérilisation où ils seront plongés dans un bac de décontamination contenant un produit antimicrobien à triples actions (désinfectante, nettoyante et anticorrosive.)
Cette solution permet de dissoudre le sang, la salive et les souillures. Pour que la solution agisse efficacement, les instruments baignent en moyenne 30 min. Tout dépend de la solution antibactérienne utilisée.
Il est important de préciser que dans le cas des dentistes, la substance antimicrobienne à une très grande importance. Elle doit être conforme à la réglementation en vigueur :
- Le produit utilisé doit être à la concentration recommandée.
- L’instrument contaminé doit être immergé immédiatement.
- L’immersion doit être totale.
- Les instruments articulés sont déposés en position ouverte.
- Si les instruments sont très souillés, il faut renouveler la solution.
- Après chaque bain, les bacs de trempage sont nettoyés et séchés.
- La température du bain ne doit pas excéder 30° : une température plus élevée fixe les protéines.
- Les instruments ne doivent jamais être directement plongés dans l’eau ou dans un détergent mal étudié qui accélère les phénomènes de corrosion et qui n’est pas du tout efficace.
- La solution doit être compatible avec les métaux des instruments
- La concentration de la solution ne doit pas être augmentée.
- La charge ne doit pas être enrichie en souillures
- Il faut respecter une certaine distance entre les instruments dont les métaux composants sont différents.
Étape 2 : Nettoyage
Après la petite séance de trempage, les instruments sont rincés très rapidement à l’eau courante pendant environ 5 min. Cette opération a pour but d’éliminer les matières organiques ou minérales des objets. Il existe trois grands types de nettoyage :
- Nettoyage par ultrasons : les particules souillées vont être éliminées à la température de 40-45 ° pendant 3 minutes. Cette méthode semble être la plus efficace et sûre, car elle réduit le risque de projections des aérosols ou des éclaboussures, ainsi que celui de blessures pouvant être occasionnées par la manipulation des instruments tranchants. Elle permet également de diminuer le temps de contact avec les surfaces contaminées.
- Nettoyage à la machine à laver : il s’agit en réalité d’une thermo désinfection. Cette machine ressemble à général à un lave-vaisselle ou à une machine à laver. Tout dépend du modèle choisi.
- Nettoyage manuel : probablement, la méthode la plus efficace pour les instruments en plusieurs parties.
Étape 3 : Rinçage et séchage
Cette étape consiste à rincer les instruments sous l’eau courante afin d’éliminer toutes traces de solvant qui pourrait se montrer toxique pour le patient et nuire à la longévité des instruments. Le séchage des instruments se fait à l’aide de serviettes en tissus.
Cette procédure est respectée, car elle permet d’augmenter la durée de vie des instruments. En faisant cela, le dentiste évite que ses instruments rouillent et deviennent inutilisables.
Étape 4 : Emballage/conditionnement
Pour protéger les instruments de façon durable et les garder stériles, ils sont emballés dans des sachets fermés au ruban adhésif.
Ce type d’emballage est idéal pour les instruments stérilisés à l’autoclave. Le conditionnement se fait dans des boîtes métalliques perforées pour l’autoclave, complètement fermées.
Il est impératif, quel que soit le type d’emballage ou de conditionnement, de faire respecter l’effet d’ombre, c’est-à-dire que les instruments ne doivent pas être trop rapprochés pour que la chaleur puisse atteindre toutes les faces de l’accessoire pendant le cycle de stérilisation.
Étape 5 : Stérilisation
La stérilisation correspond à l’arrêt irréversible de toute capacité de multiplication microbienne et virale. C’est l’élimination de toute vie microbienne et virale.
Le respect de ces 5 étapes clés assure la sécurité des patients devant bénéficier de soins dentaires.