La fin du pharmacien d’officine traditionnel ?
Les pharmacies d’officine attirent de moins en moins de clients et beaucoup pensent qu’elles sont amenées à disparaître face aux parapharmacies ou pharmacies en ligne. Le secteur connaît une crise économique majeure, en effet, depuis 2015 une pharmacie ferme tous les 2 jours. Mais d’autres professionnels relativisent, et affirment que c’est au contraire un métier d’avenir, qui a juste besoin de se moderniser et de s’adapter à l’évolution de la société. Le rôle du pharmacien est ainsi au cœur des débats et sa mutation semble être la seule solution.
En plus d’être un professionnel de la santé, le pharmacien est un commerçant, il se doit de fidéliser sa clientèle. Une partie de ses clients, et donc de son chiffre d’affaire, concerne les OTC (médicaments en vente libre) et autres produits de bien-être. Or cette part importante de clientèle a tendance à délaisser de plus en plus les pharmacies d’officines pour se rendre dans la grande distribution, en parapharmacie ou sur des ventes en ligne. Ce manque non négligeable entraîne alors un contexte économique de plus en plus compliqué. Beaucoup de pharmaciens essaient de repenser leur profession et de s’ouvrir à de nouvelles solutions pour garder le côté indispensable de leur métier.
Vers un « nouvel âge » ?
C’est pourquoi le 12 mai dernier a eu lieu un colloque intitulé « Qualité et Pharmacie d’Officine : du premier recours à la conciliation médicamenteuse vers un nouveau modèle économique« , dans lequel plusieurs économistes, acteurs et professionnels du secteur sont intervenus pour présenter leur vision de « la pharmacie de demain ». A cette occasion Olivier Babeau, économiste et professeur à l’Université de Bordeaux, a déclaré « Le pharmacien n’a pas d’avenir en tant que simple fournisseur de boîtes de médicaments standardisés. […] L’officine doit donc passer à un nouvel âge et devenir un intermédiaire de santé polyvalent. ».
Au cours des dernières années, leur profession s’est ouverte à de nouvelles missions, grâce à la loi Bachelot notamment. Ils peuvent à présent participer à l’éducation thérapeutique et aux actions d’accompagnement de patients ; assurer la fonction de pharmacien référent dans certains établissements dépourvus de PUI ; ou encore proposer des conseils et prestations pour améliorer l’état de santé des personnes.
Depuis 2009, la profession connaît ainsi une ouverture dans ses fonctions.
Mais la question de la rémunération pose problème. En effet ces nouvelles missions ne sont pour l’heure pas rémunérées et les baisses de prescriptions et d’achats de médicaments se font sentir. Il leur faut donc établir un nouveau modèle économique.
En effet avec le vieillissement croissant de la population, de plus en plus de personnes vont avoir besoin d’accompagnement et de services à la personne que les pharmaciens, grâce à leurs qualifications, sont tout à fait aptes à fournir. Le pharmacien va alors se concentrer sur le bien-être du client et s’orienter vers des activités de services et de conseil au lieu de se contenter de vendre ses produits. Il pourrait ainsi devenir une alternative à la pénurie des médecins généralistes par les pratiques de : vaccins et tests de dépistages, tri des patients et redirection vers des spécialistes, analyse du traitement et suivi du patient. En effet, selon une étude de Pharma Système, plus de la moitié des Français serait favorable au développement de ce type de service au sein des officines.
C’est donc sur cette voie que la profession va miser son avenir et se métamorphoser.